Qui êtes-vous et quel a été votre parcours ?
Cédric Gavel : – Je suis ingénieur HEI de formation, avec une spécialité en Génie Électrique. J’ai complété ce cursus par un Master de Science, en Ingénierie électrique, à l’Université de Salford, en Grande-Bretagne.
Quelles ont été vos premières expériences ?
Cédric Gavel : – J’ai effectué mes premiers pas comme développeur logiciel au sein d’une PME, intégrateur spécialisé en électricité, automatisme et systèmes informatiques. Ma mission, d’une durée d’environ 1 an et demi, s’inscrivait dans le contexte du passage à l’an 2000 et consistait en un projet de refonte globale d’une application de supervision pour une usine chimique.
Après cette première mission, j’ai été responsable d’un projet de refonte du système de contrôle/commande (programmes automates et supervision) d’un ensemble de fours au gaz. Ce projet s’inscrivait également dans le contexte du passage à l’an 2000.
Par la suite, j’ai intégré des projets dans divers secteurs des industries papetières et automobiles.
Débuter une carrière dans une PME est une expérience très enrichissante. J’y ai découvert tous les rouages de l’entreprise qui vont de la pré-étude, au chiffrage, à la négociation, en passant par les études de détail, l’achat des composants ainsi que la réalisation en atelier pour finir par l’installation sur site puis les essais suivis du démarrage. Tout ceci en gérant le planning, les coûts et les ressources humaines qui sont affectées à vos projets.
Cet apprentissage s’effectue sur plusieurs années et permet d’acquérir progressivement de l’autonomie
Quelle a été votre plus grande difficulté lorsque vous avez débuté ?
Cédric Gavel : – La principale difficulté fut la gestion humaine. En effet, lorsque vous sortez de l’école, il n’est pas toujours facile de s’imposer face à des personnes disposant d’une longue expérience et de réelles compétences.
Il faut faire preuve d’humilité et savoir écouter pour capitaliser sur les expériences de chacun. Après quelque temps, lorsque vous avez fait vos preuves, cela devient plus facile.
Comment êtes-vous entré chez ArcelorMittal ?
Cédric Gavel : – Après quelques années, comme Chef de Projet dans cette PME, j’ai travaillé pour la société Nord Littoral Ingénierie qui appartenait au même groupe.
Cette première expérience a été un véritable tremplin pour intégrer la société d’Ingénierie AKKA Technologies. Il s’agit d’une Ingénierie de classe mondiale, présente dans de très nombreux secteurs d’activité. Dans ce cadre, j’ai travaillé comme consultant chez ArcelorMittal pour le service Études et Travaux Neufs.
A l’issue de ma première mission, j’ai été recruté pour prendre la responsabilité de la maintenance, d’un des secteurs de l’Aciérie. J’ai occupé cette fonction durant sept ans avant d’évoluer vers le poste de chef de projet, au sein du Département d’Ingénierie. Ce dernier emploi est pour moi, en quelque sorte, un retour aux sources.
Cédric Gavel : “Il m’est apparu essentiel de savoir reconnaître la valeur et l’implication de chacun des participants, tant au sein des équipes qu’en ce qui concerne celle du chef de projet.”
Quelle est la réalisation dont vous êtes le plus fier ?
Cédric Gavel : – Actuellement, je suis chef de projet adjoint sur un des projets en lien avec la décarbonation. Ce dernier consiste en la refonte du flux des ferrailles qui alimente l’Aciérie. Cela a pour objectif d’augmenter les capacités de recyclage de ferrailles de l’usine. En augmentant cette capacité de recyclage, cela a pour conséquence de réduire la quantité de fonte enfournée pour une même quantité d’acier produite. Ceci induit donc une réduction des émissions de CO2, habituellement générées lors de la création de la fonte, et par voie de conséquence cela impacte favorablement les taxes associées.
Dans le cadre de ce projet, nous avons construit une plateforme béton pour véhicules gros porteurs (env. 10.000 m2). Pour cela, nous avons mis en œuvre un béton technique, constitué d’une structure hybride composée de béton fibré (fibres aciers) associé à un treillis soudé. Cela a permis d’atteindre les performances attendues.
Pour cela nous avons travaillé en étroite collaboration avec l’usine du groupe qui produit les fibres aciers pour béton. Cette dernière, située au Luxembourg, nous a réalisé les notes de calcul et c’est sur cette base que nous avons lancé notre appel d’offre.
La mise en œuvre a été concrétisée par une entreprise partenaire spécialiste de ce type de réalisation. Le résultat est à la hauteur de nos attentes, aussi bien sur la solidité de la dalle que sur sa mise en œuvre.
Quelles ont été les principales difficultés ?
Cédric Gavel : – La réalisation de certains travaux, devant être effectuée en exploitation, a rendu la planification plus complexe. Il a alors été nécessaire de découper le projet en plusieurs phases avec pour conséquence d’allonger implicitement la durée des travaux.
Il faut par ailleurs souligner un autre point notable relatif à la création de l’équipe. En effet, dans un projet qui couvre de nombreux secteurs d’activités (GC, VRD, Mécanique, électrique, informatique, etc…) il n’est pas toujours aisé de trouver les compétences disponibles au moment où l’on en a besoin.
Que retenez-vous de cette expérience ?
Cédric Gavel : – Le métier de chef de projet est passionnant. Il offre une activité variée qui couvre l’ensemble des domaines de l’ingénierie. Ces derniers vont de la mécanique, à l’électricité, l’informatique, le VRD, le Génie civil en y incluant certains aspects légaux, sans oublier la gestion financière et le suivi du planning.
J’ajouterais que la réussite d’un projet dépend de son équipe, de sa cohésion et de son implication. Chacun des membres est un maillon essentiel de la chaîne, avec qui les échanges et la communication sont indispensable au succès. Il est également important de veiller à ce que tous avancent dans le même sens pour être au rendez-vous.
Un dernier mot ?
Cédric Gavel : – Il m’est apparu essentiel de savoir reconnaître la valeur et l’implication de chacun des participants, tant au sein des équipes qu’en ce qui concerne celle du chef de projet.
Ce dernier a su transmettre sa motivation et sa détermination tout en ayant une oreille attentive au bien-être de l‘équipe. J’ai beaucoup appris à son contact, comme au fil de mes diverses expériences dans ce métier.